2° jour vers Frajz : à travers les mailles du filet

La nuit s'était passée sans encombre. Les différents membres de l'escorte de Valéria s'étaient relayés à tour de rôle pour surveiller les alentours, où ils ne virent pointer nulle menace. Se savant loin de son lit douillet mais rigide d'Ylithas, Valéria avait pu se laisser aller au sommeil, en pleine nature, sur l'herbe et sous une légère couverture de soie.
N'étant pas du matin, c'est une elfe peu loquace et assez lente que les deux jeunes purent retrouver au réveil. Cependant une fois quelques heures écoulées, elle se sentit d'aplomb pour annoncer le planning de la journée tandis qu'ils chevauchaient déjà :

"Ecoutez moi, nous devrions arriver à la frontière dans quelques heures, sûrement une fois que le Soleil sera à son Zénith. Une fois là bas il faudra trouver un moyen pour traverser. Nous avons la princesse du royaume et un membre de l'élite elfique, mais notre passage n'en est pas pour autant assuré. Si on s'oppose à notre passage, il faudra sûrement essayer de passer plus discrètement, mais veillons à ne pas en venir aux armes, ce serait une bataille perdue d'avance. De plus, il serait assez déplorable d'être amené à Frajz avec une condition de prisonniers"

Et comme prévu, quelques heures plus tard, le groupe se tenait devant une impressionnante ligne de tourelles. Une tout les 100 mètres environ, et chacune dotée de soldats pour la vigie, et de quelques autres pour les occasions plus musclées. Orcs et humains patrouillaient çà et là, discutant, buvant, tout en restant une force de dissuasion aux éventuels voyageurs qui n'auraient pas été conviés à passer.
Mais le plus surprenant était peut être le sol et le climat. En effet, il faisait nettement plus froid ici qu'il y avait environ un kilomètre, et l'herbe semblait moins verte, moins riche qu'un peu plus en arrière. L'elfe magicienne qu'était Valéria remarqua immédiatement ce détail, et portant son regard au delà de cette barrière virtuelle et pourtant paraissant si concrète que formaient les tours, elle aperçu que l'herbe commençait déjà à se raréfier par endroit, en étant toujours moins verte, plus grisonnante, comme sensible au froid. On sentait d'ailleurs ce courant d'air très frais, qui venait du Nord. On racontait d'ailleurs que la frontière avait été dessinée par des savants par rapport à ce grand courant d'air froid.
Faisant signe à tout le monde de descendre, l'ambassadrice annonça :

"Nous allons nous approcher de cette tourelle un peu plus loin. J'essairai alors de négocier ntore droit d'entrée. Princesse Kotori, préparez vous à servir de modèle d'exposition..."

[J'taide a faire avancer Razz

]

Mathrall était assis sur son tabouret de pierre, qui pliait sous le poids de son armure, il jouait aux dés avec deux autres orcs, sortant diverses phrases trrès loquace et avançé pour lui, qui a été élevé dans les Archaz :

"-Moi gagner ! Moi faire sept un et trois deux, moi avoir gagner ! Toi avori fait neuf fois six, et sur dé toi il y a quatre un !"

En bref, il s'éclatait bien, vint alors le tour des cartes, ou il remporta aussi la partie, avec un superbe carré de "Pique en forme de trèfle pointu" comme il le dit si bien. Il y eu un tintement, il l'ignora, puis un autre, il détourna ces yeux du jeu l'espace d'un instant, et se coucha snas le vouloir, perdant sa cuisse de boeuf. puis d'autres suivirent, a tel poin qu'il en grogna, avant de se retourner, pour se lever. On aurait presque pus entendre le tabouret de pierre dire : "Ouf le gros tas de graisse s'en va", pour peu qu'on l'aurait écouté. Il se dirigea vers la route, ou un petit convoi arrivait, accompagner par ces deux copains orcs, au marteaux de guerre imposant. Il alla se placer devant leur chemin, et sortie ces haches, pointe vers le sol, avant de dire :

"Moi Mathrall Ascûdgamln, Commandant corp d'armée orc en garnison sur frontière, qui vous être et pourquoi vous venir içi ?"

Il montrait clairement qu'il fesait partie d'une unité d'orc asser imposante, dites "Grehalfün", a savoir "Les Géants". Chez les orcs les unités ne prenne pas pour nom des trucs valeureux comme les lions, les guépard, les cougards, pour la simple et bonne raison que ces être sont inférieur a eux, et qu'il en mange a leur quatre heures, alors ils choisissent des symboles les représentant, leur façon de se lancer des fleurs.

[ Si sa te dérange je m'enlève ^^]

Kotori avait eu du mal à s'endormir, à cause des bruit de dehors ? Hum, non, ce n'était sûrement pas ca, car au contraire, ces doux bruits était pour elle comme une berceuse. Mais une fois qu'elle fut endormie, rien n'aurait pu la reveiller. Le lendemain matin, elle fut très étonnée de voir tout le monde debout avant elle, La jeune fille avait pour habitude d'être la plus matinale au château. Lorsque Valéria annonça l'organisation de la journée, elle ne put qu'approuver.

Kotori fut rapide à se préparer, elle enfila son manteau et accrocha son baton dans le dos. Et comme l'avait prévu l'elfe, ils arrivèrent , plus rapidement que la princesse l'avait immaginé, à la frontière. Dernière étape pour quitter le royaume d'Alvicione. Cette idée lui fit une légère boule dans le ventre, même si elle ne le connaissait que très peu, la princesse aimait son royaume. N'est-ce pas normal ?

Kotori grelotait, elle n'avait jamais eu aussi froid, elle regardait avec inquiétude l'herbe sous ses pieds qui semblait beaucoup moins "vivante" que celle de son château... Etait-ce à cause de ce froid étrange qu'elle n'avait jamais connu auparavant ?

"Nous allons nous approcher de cette tourelle un peu plus loin. J'essairai alors de négocier ntore droit d'entrée. Princesse Kotori, préparez vous à servir de modèle d'exposition..."

... modèle d'exposition ? Kotori fit une petite grimace, elle aurait aimé une autre comparaison que celle ci. Elle avait l'impression d'être un objet.
Ils avancèrent encore un peu, jusqu'à qu'ils furent arrêtés par trois orcs, assis, qui semblait jouer aux dés. Kotori n'avait jamais vu de tels être et fut prise d'une peur étrange, elle tremblait légèrement, tentant de la dissimuler.

"Moi Mathrall Ascûdgamln, Commandant corp d'armée orc en garnison sur frontière, qui vous être et pourquoi vous venir içi ?"

La grosse voix de cette orc fit sursauter la jeune princesse, à coté de lui, elle avait l'impression d'être un fin petit baton qui pourrait facilement se briser avec la force de l'orc.
Mais Kotori était tellement curieuse qu'elle ne put s'empecher de se rapprocher de quelques pas, afin d'examiner la personne qui lui parlait.

Pour une fois la nuit n'avait plus été froide, mais fraiche pour le châton. Le feu y jouait sans doute pour beaucoup, mais le sentiment de sécurité qu'éprouvait Cyan était presque une redécouverte pour lui, depuis qu'il avait quitté son foyer. Ici, même en pleine nature, on aurait dit que rien ne pouvait plus troubler le grésillement des flammes et le doux baiser du vent. Sortant d'un sommeil sans rêve, d'une nuit noire imperturbable, le shangrya se leva avec l'aube. Les teintes oniriques dont s'était paré le ciel le laissèrent béat un moment, tandis qu'il songeait à à ce qui lui était arrivé quelques années plus tot. Si les deux sphères azures n'étaient pas intervenues, aurait il pu continuer à percevoir les couleurs du monde, où aurait il été plongé dans le monde du son, ce monde si noir, presqu'oppressant par moment, et traitre par d'autres.
En tous cas, Cyan pu profiter de son "avance" pour émerger à son rythme, contempler le vaste paysage environnant, ou encore étudier une humaine dormir, ce qui donnait un spectacle assez étrange au vue des moues et autres expressions que faisaient la petite princesse sous sa couverture, sûrement dues à des quelconques rêves. L'autre fille qui avait pris part au "feu de camp", l'elfe, était elle très bizarre sous son "vrai jour". Elle s'était levé peu de temps après Cyan, et il avait pu la voir évoluer un bout de la matinée. Autant son regard semblait toujours empreint de sommeil, autant là on aurait plutot dit une somnambule. Mais toujours aussi imperturbable, elle finit par annoncer ce qui se tramait pour la suite des évènements.

La troupe se mit donc en route lorsque tout le monde fut préparé au voyage, et le trajet s'effectua dans le calme, sans que l'atmosphère ne soit tendue. Cyan pensait que chacun avait de quoi s'occuper suffisamment l'esprit pour ne pas avoir l'occasion d'engager la conversation avec qui que ce soit. Même les deux soldats elfes, d'habitude plutôt loquaces et bons vivants paraissaient pensifs. En effet, à court terme le groupe s'approchait d'une ligne des tensions sur le continent de l'Est, et à plus long terme, on ne pouvait rien prévoir, si ce n'est que rien n'était gagné d'avance. A chaque étape de leur voyage, ils devraient espérer rester vivants pour arriver jusqu'à la prochaine. Le périple qu'ils entammaient serait donc aussi épuisant pour le corps que pour l'esprit, et cela devait semer le trouble dans bien des esprits. Une prise de conscience collective ; la nuit porte conseil. Et comme prévu, lorsque le Soleil fu haut dans le ciel, ils arrivèrent à la Fontière. Une imposante barrière, une ligne infranchissable avec ses géantes de pierres se faisant face. *Si les hommes pouvaient commander à la terre, nul doute que cette frontière serait d'autant plus marquée. Des pics de glace domineraient des parterres de fleurs.*
*Les hommes aimeraient tant être des dieux qu'ils ont déjà du y penser à ton idée, nihihi. Mais ils équilibrent, ils fusionnent, ils se mêlent et se démêlent.*
*Je n'ai pas envie de jouer aux devinettes...*
Le shangrya fut sorti de son dialogue intérieur par un brusque changement de la douce situation du voyage. Sa monture s'immobilisa, on lui demanda de descendre, puis une forte voix rauque se fit entendre. Un orc les avait accosté. Cyan frissonna. Etait-ce le froid, ou comprenait il inconsciemment qu'il ne se sentirait plus en sécurité avant un moment ?

La petite troupe avait été très rapidement interceptée par trois orcs qui "barraient" le chemin jusqu'à la tourelle où se trouvait sûrement un gradé en charge des passages. Désormais, Valéria avait un choix à faire : dévoiler immédiatement son plan à ces premiers gardes, ou tenter une autre excuse avant de jouer cartes sur table face à leur supérieur. Dans le second cas, il restait un risque de ne pas atteindre la fameuse tourelle et de devoir parler de la princesse, ce qui décrédibiliserait l'ambassadrice et compromettrait la suite du voyage, mais dans le premier cas l'information risquerait de circuler plus vite que ce que l'elfe aurait pu souhaiter, voire un peu trop.

"Par ordre du conseil Sylvain, moi, Valéria de l'Orley sollicite une audience avec votre supérieur afin de négocier notre passage en territoire kirean. Je ne peux vous en dire davantage, mon ordre de mission me tient au secret."

Finalement, elle avait choisi le bluff. Leur troupe paraissait plutôt officielle si on excluait les deux enfants, mais le côté secret-défense de l'annonce devrait les préserver des soupçons. Cependant les gardes qui les avaient accostés ne semblaient pas particulièrement adroits avec les mots et Valéria commençait à douter du vocabulaire qu'elle avait employé. Ils avaient beau être sensés pouvoir garder la Frontière, elle ne pensait pas qu'on leur ait indiqué comment parlementer. Et à ajouter à ça, le succès de l'opération dépendait maintenant majoritairement de la réponses des orcs. La chef de groupe commença donc à espérer qu'on allait bien vite les rediriger vers des gardes plus adroits dans leur façon de parler et plus gardés aussi.